PRO'jecteur sur... Geneviève Laurenceau

Professeure de violon

En langage familier on dira que ce sont des pointures... Plus littérairement qu’ils sont doués ; que ce sont parmi les meilleurs dans leur discipline, musiciens ou acteur. Pour les premiers, ils parcourent le monde entier, jouent dans les plus grandes salles et avec les orchestres les plus célèbres. Ils ont souvent créé leur formation afin de maitriser « toute la musique qu’ils aiment ». Pour le second il a appris et joué avec les plus grands noms du théâtre. 
Ils se retrouvent sur une passion commune, outre la musique, l’enseignement. Et c’est au cœur du conservatoire à rayonnement régional de Versailles Grand Parc qu’ils la font vivre. 


Une palette d’émotions

« J’aurai dû commencer plus tôt » avoue Geneviève Laurence, « en enseignant au CRR de Versailles Grand Parc j’ai découvert la richesse d’accompagner les élèves, le plaisir du rapport à l’autre ».
Et ce n’était pas gagné. Geneviève Laurenceau était plutôt version concerts en public que salles de cours. Violoniste de talent, elle se produit dès l’âge de 9 ans avec l’orchestre de chambre philarmonique de Strasbourg. Sa carrière nationale puis internationale ne connaitra pas de pause. Elle joue avec les plus grand orchestres et fait comme elle le dit « chanter » son instrument sur toutes les scènes du monde, « J’ai eu tout de suite un rapport intime avec la scène. Ce n’est pas parce que l’on se produit à 9 ans que l’on sera concertiste toute sa vie. J’ai eu cette chance , ça a tenu ». 
Et cette prise de risque à chaque concert lui confère l’adrénaline qui la fait avancer. Elle joue tout aussi bien sur des instruments anciens comme son violon de 1700 réalisé par Goffredo Cappa que le « Shéhérazade » crée en 2017 par le célèbre luthier Charles Coquet : « J’aime découvrir les instruments et jongler avec leurs différentes possibilités. Le violon de 1700 a été crée pour sonner dans des salons italiens, dans des endroits intimes. Les instruments modernes résonnent dans les salles de concert actuelles. A chaque fois je dois adapter mes mouvements à l’instrument ». 
Pourtant, malgré cette passion de la scène, lorsque le CRR de Versailles Grand Parc la contacte elle se lance, sans hésitation. Ne manquait-il pas une corde à son instrument ? Celle de la transmission ? Véritable ADN de tout musicien « On est un peu égocentrique lorsque l’on n’est que concertiste. Être professeur permet de se tourner vers l’autre, d’amener le jeune élève le plus loin possible, lui inculquer l’amour de la musique, la sensibilité au langage du compositeur, et faire que chacun se réalise ». 
Une évidence : les élèves ont besoin de se confronter au public pour avancer. La scène est le moment de vérité. Grande ou petite, elle permet de partager des moments privilégiés avec d’autres artistes. « On a une responsabilité immense lorsque l’on enseigne, et la fierté des progrès. Et quel bonheur de voir cette palette d’émotions transmise par l’instrument et le musicien ».
Alors Geneviève Laurenceau se porte à rêver que chaque enfant puisse vivre ces instants magiques et « qu’un jour la musique classique soit une matière de l’enseignement général et ce dès les petites classes ? »

CV 
Geneviève Laurenceau est considérée comme l'une des plus brillantes et hétéroclite représentantes du violon français. Ses multiples activités de soliste, chambriste, pédagogue et directrice de festival font d'elle une musicienne accomplie, qui vit sa passion sous toutes ses formes. Premier prix au concours international de Novossibirsk. Invitée à se produire en soliste de grands orchestres français et internationaux. Premier violon Super soliste à l’orchestre du capitole de Toulouse de 2007 à 2017.
Elle est directrice artistique du Festival de musique d'Obernai, fondé sous son impulsion en 2009.