
PRO'jecteur sur... Nicolas Baldeyrou
Professeur de clarinette
La clarinette : l’instrument caméléon
En langage familier on dira que ce sont des pointures... Plus littérairement qu’ils sont doués ; que ce sont parmi les meilleurs dans leur discipline, musiciens ou acteur. Pour les premiers, ils parcourent le monde entier, jouent dans les plus grandes salles et avec les orchestres les plus célèbres. Ils ont souvent créé leur formation afin de maitriser « toute la musique qu’ils aiment ». Pour le second il a appris et joué avec les plus grands noms du théâtre.
Ils se retrouvent sur une passion commune, outre la musique, l’enseignement. Et c’est au cœur du conservatoire à rayonnement régional de Versailles Grand Parc qu’ils la font vivre.
1) Etes-vous d’une famille de musiciens ? Comment avez-vous découvert la clarinette ?
Pas du tout ! Je ne viens absolument pas d’une famille de musiciens. À vrai dire, ma rencontre avec la clarinette s’est faite un peu par hasard : un jour, en voiture avec ma mère en rentrant de l’école, on écoutait la radio, et est passé le célèbre Concerto pour clarinette de Mozart, dans l’interprétation de Jacques Lancelot. J’ai été littéralement subjugué par la sonorité de l’instrument, un vrai coup de foudre auditif ! J’ai découvert Pierre et le Loup bien plus tard, même si c’est une magnifique porte d’entrée pour beaucoup.
2) Que vous apporte cet instrument ? Sa sonorité ? Sa diversité ?
Ce que j’aime par-dessus tout dans la clarinette, au delà de sa sonorité de velours, de ses nuances infinies et de sa fluidité, c’est sa polyvalence incroyable. Il n’y a pas d’instrument plus caméléon ! On peut tout explorer avec elle : jouer dans un orchestre, se produire en soliste, en musique de chambre… Et elle traverse tous les styles : du baroque à la musique contemporaine, en passant par le jazz ou encore les musiques traditionnelles du monde entier. En plus, il existe plus de treize types de clarinettes différentes, c’est un instrument qui ouvre un océan de possibilités !
3) Vous êtes solo dans l’Orchestre Philharmonique de Radio France… mais n’est-ce pas un contresens de parler d’un “solo” dans un orchestre ?
C’est une très bonne remarque ! En fait, on ne parle pas vraiment de “solo”, mais plutôt de “soliste”. Cela signifie que je suis le seul à jouer ma partie, comme c’est le cas pour tous les instruments à vent, les cuivres ou les percussions. Contrairement aux cordes qui jouent en tutti, les vents ont chacun leur propre partie. C’est à la fois la difficulté et le plaisir de pouvoir se fondre dans un collectif tout en gardant une voix singulière.
4) Vous êtes un grand utilisateur des réseaux sociaux, donc vous êtes un musicien moderne… Vous faites des vidéos drôles sur YouTube ? Vous êtes arrangeur, monteur ? Pourquoi utilisez-vous les réseaux sociaux ? Est-ce un moyen de toucher les gens qui n’ont pas accès à la musique ?
Oui, j’assume complètement ce côté “musicien connecté” ! Pour moi, les réseaux sociaux sont un outil formidable pour faire connaître notre travail, mais aussi pour ouvrir grand les portes de la musique classique. J’ai envie de montrer qu’elle n’est ni poussiéreuse ni élitiste, qu’elle est plus vivante que jamais et qu’elle fait partie de notre quotidien. Les vidéos que je publie, que je réalise entièrement moi-même (de l’idée au montage), vont dans ce sens. Certaines sont légères, d’autres plus sérieuses, mais toujours avec une exigence musicale forte. Le but, c’est de transmettre, de faire sourire, d’émouvoir… et surtout de créer un lien avec tous les publics, y compris ceux qui n’oseraient pas pousser la porte d’une salle de concert.