
PRO'jecteur sur... Stanislas Sauphanor
En langage familier on dira que ce sont des pointures... Plus littérairement qu’ils sont doués ; que ce sont parmi les meilleurs dans leur discipline, musiciens ou acteur. Pour les premiers, ils parcourent le monde entier, jouent dans les plus grandes salles et avec les orchestres les plus célèbres. Ils ont souvent créé leur formation afin de maitriser « toute la musique qu’ils aiment ». Pour le second il a appris et joué avec les plus grands noms du théâtre.
Ils se retrouvent sur une passion commune, outre la musique, l’enseignement. Et c’est au cœur du conservatoire à rayonnement régional de Versailles Grand Parc qu’ils la font vivre.
Entendre la voix des élèves
« Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous » disait Paul Eluard. Et ce rendez-vous Stanislas Sauphanor l’a eu un beau jour en entendant pour la première fois les vers de Cyrano de Bergerac. Le choc est immense. Désormais le théâtre sera sa vie, sa passion. Les hasards-rendez-vous vont s’enchainer.
Il quitte parents, amis et son île, la Martinique, pour passer un bac option théâtre dans l’Héxagone.
C’est le lycée Molière qu’il choisit, établissement parisien partenaire de la Comédie française. Il y est sélectionné pour jouer en tournée avec Jeanne Moreau. Passe en même temps le Conservatoire en défendant un texte d’Aimé Césaire. Premier clin d’œil : le grand poète défenseur de la négritude est un ami de son grand-père. Cet aïeul à qui il fera un second clin d’œil en étant le premier martiniquais à intégrer le Conservatoire national d’art dramatique, comme lui avait été le premier martiniquais agrégé de physique.
Et les hasards-rendez-vous se succèdent : Jean-François Prévand, Gérard Desarthe, Philippe Adrien, Daniel Mesguish et Muriel Mayette. C’est elle qui lui donnera son chemin de théâtre : « la force du comédien est d’être au présent. Le théâtre est un art du présent. Le temps de la représentation doit être celui de la création ».
Il mènera dès lors deux, trois voire quatre fronts qui se nourrissent les uns les autres : acteur, auteur, metteur en scène, professeur.
Amoureux de cette langue française « créée par le théâtre », Stanislas Sauphanor se passionne pour l’enseignement : « Les élèves rentrent dans l’intimité des grands auteurs par leurs magnifiques textes et grâce à ces derniers ils seront prêts à affronter le monde d’aujourd’hui. Ces textes majeurs sont constitutifs de la nation française. La langue française s’est structurée, s’est ancrée à partir du théâtre ».
Voilà qui est dit. Fermez le banc. Et les élèves du CRR de Versailles Grand Parc vont le vivre pleinement. « Chacun est un défi. Il faut offrir à chaque personnalité artistique la chance d’émerger. Il faut que chacun d’eux saisisse le goût de son temps ».
Et pour cela Stanislas Sauphanor, séduit par le projet d’établissement et l’équipe du CRR veut ouvrir encore plus ses élèves sur la ville et la vie. « Il faut que l’on développe les partenariats, qu’ils sortent, qu’ils voient du théâtre, qu’ils jouent et se confrontent eux-mêmes au public. Et de conclure « On doit entendre leurs voix ».
Auteur / Metteur en scène :
• L’Histoire du royaume de Mirpou texte pour deux comédiens écrit, mis en scène et joué. Le texte a été lauréat du prix jeune public 2015 du concours d'écriture ETC Caraïbes.
Metteur en scène :
• Transparence Mallarméennes spectacle créé autour de l’œuvre de Stéphane Mallarmé au Grand Théâtre d’Angers en novembre 2021.
Comédien :
• Voltaire Rousseau, de Jean-François Prevand, mis en scène par Jean-François Prevand, au Festival de Sarlat 2023, au carré Belle-Feuille à Boulogne-Billancourt en 2024.
• Dehors devant la porte de Borchert, mis en scène par Jacques Osinski, Théâtre National de Strasbourg en 2012.
• Le Grenier de Sakaté, mis en scène par Jacques Osinski, Théâtre du Rond Point des Champs-Élysées en 2010.