Il n'est pas possible de tout jeter à l'égout

Les stations d’épuration sont des réacteurs biologiques. Ils ne peuvent absorber et traiter tous les polluants, notamment les produits biocides, certaines molécules, les éléments traces métalliques. Ces derniers  se retrouvent alors en plus ou moins grande quantité dans les eaux rejetées au milieu naturel et les boues d’épuration.

Les réseaux de collecte d’eaux pluviales sont quant à eux connectés directement au milieu naturel.

Les collecteurs unitaires peuvent déborder par temps de pluie.  Ceux des eaux usées peuvent déborder en cas d’engorgement, notamment causé par des rejets au réseau de matières solides (gravats, déchets solides, etc.) ou colmatants (graisses, laitance de ciment, etc.).

Enfin, pour l’entretien des réseaux, des hommes peuvent être amenés à descendre dans les égouts. Il ne faut pas les exposer inutilement

Pour toutes ces raisons, les réseaux publics d’assainissement ne peuvent tout collecter, et la collectivité informe des produits interdits de rejets

Des produits interdits de rejet au collecteur public

Il est notamment interdit de nettoyer sa voiture sur la voie publique car les eaux polluées passent par les avaloirs dans le réseau pluvial et vont directement au milieu naturel sans traitement de dépollution.

Pour en savoir plus, consultez le règlement communautaire du service d’assainissement collectif.

Quelques exemples les plus rencontrés

Présentées comme « biodégradables », les lingettes humides du commerce ne se dégradent en réalité qu’au bout de 90 jours. Et encore, dans un bac à compost. Jetées dans les toilettes, elles s’agglutinent au niveau des grilles qui filtrent l’eau et finissent par les boucher, elles s’emmêlent dans les pompes du réseau et causent des pannes. Elles doivent être jetées à la poubelle.

Non seulement ces produits toxiques ne sont pas dégradés par la station d’épuration, mais ils intoxiquent les bactéries qui la font fonctionner, et donc réduisent son efficacité.

Dans certains cas, la station doit être stoppée plusieurs jours le temps que les communautés de micro-organismes se reconstituent. De plus, ces résidus toxiques ne sont pas éliminés par les traitements classiques et se retrouvent souvent dans la nature, avec un effet délétère sur les milieux aquatiques. Ces produits doivent être déposés en déchetterie.

Les graisses se figent dans les collecteurs et peuvent empêcher le bon écoulement des eaux usées en formant des bouchons. Elles réduisent l’apport en oxygène des bactéries utilisées dans les usines de dépollution. Essuyez les plats de cuisine avec de l’essuie-tout avant de faire la vaisselle et mettez les graisses liquides dans des bouteilles en plastique que vous apporterez en déchetterie.

Chaque femme utilise entre 100 et 150 kg de tampons et serviettes hygiéniques au cours de sa vie. Les applicateurs de tampons figurent ainsi parmi les dix déchets de plastique les plus fréquemment présents dans les océans. D’autre part, les fibres de coton de ces produits contiennent de nombreuses substances toxiques (phtalates, pesticides, dioxine),

Les préservatifs en latex ne se désagrègent pas dans l’eau. Ils mettent des centaines d'années à s'altérer. il n'est pas rare que les préservatifs finissent dans les fleuves et les rivières. C'est un danger mortel pour les animaux qui les ingèrent par mégarde.

Tous ces produits doivent être jetés à la poubelle

35 % des Français avouent jeter leurs médicaments dans le lavabo ou dans les WC selon un sondage IFOP pour LEEM (Les Entreprises du Médicament).

Mauvaise idée : les médicaments contiennent des substances complexes que les stations d’épuration ne sont pas capables de traiter

Résultat : les résidus médicamenteux se fixent dans les boues épandues dans les champs ou se déversent dans les cours d’eau. On a par exemple constaté des changements de sexe chez des poissons ces dernières années, dus notamment aux perturbateurs endocriniens contenus dans les résidus de pilules contraceptives.

Si vos médicaments sont périmés, rapportez-les en pharmacie.

La litière destinée aux chats est constituée d’une substance absorbante capable de gonfler jusqu’à 15 fois son volume original. La jeter dans les toilettes risque donc d’abord de boucher vos canalisations, puis d’obstruer les grilles de filtrage dans la station d’épuration et de causer des débordements. Avec à la clé des odeurs nauséabondes et un risque de pollution du milieu naturel.

Même les litières estampillées « biodégradables » à base de maïs, de paille ou de bois ne doivent pas être évacuées par les toilettes mais déposées dans un bac à compost.

Les centres auto sont équipés de récupérateurs pour recycler jusqu’à 80% de l’eau usagée. Cela permet une économie de la ressource par rapport à une utilisation de l’eau potable de la maison. De plus, c’est aussi un geste éthique que de ne pas gaspiller l’eau potable pour nettoyer sa voiture.

Dans le même esprit, il est interdit de vidanger sa voiture sur la voie publique ou dans son jardin et de déverser les huiles au réseau.

Le lavage de sa voiture dans le jardin ou sur le trottoir avec des produits lessiviels est une pollution de l’environnement.

En effet, ces eaux savonneuses (chargées en particules, en métaux lourds, et en hydrocarbures !) vont ruisseler vers le réseau pluvial qui part directement vers le milieu naturel (rivière), ou alors dans vos terres et nappes phréatiques sous-jacentes.

Il est donc préférable d’aller laver sa voiture au centre de lavage car les eaux de lavage iront au réseau d’eau usée, ce genre d’installation étant configurée pour gérer les ruissellement pollués (pentes, grilles ou siphons de récupération, etc…). De plus, ces installations sont équipées de récupérateurs d’hydrocarbures.

Si vous entretenez vous-même votre voiture, il est important de collecter minutieusement les huiles (ou tout autre liquide issu de la pétrochimie) dans un récipient et de les apporter en déchetterie.

Les pesticides dont des produits biocides, nocifs pour l’environnement s’ils sont rejetés aux eaux pluviales, nocifs pour l’homme s’il contamine les nappes phréatiques et les rivières qui sont nos ressources d’eau potabilisable, nocifs pour la station d’épuration qui n’est finalement rien d’autre qu’un réacteur biologique de traitement des eaux usées.